Le Citoyen Sceptique

On pourrait se désespérer des hommes et ne voir dans les affaires du monde qu’une suite ininterrompue de complots ourdis par une clique de texans assoiffés d’or noir, un cénacle de financiers new-yorkais ou encore, un clan de militaires du Pentagone au service de leur propre avidité. Mais on pourrait aussi se rassurer en s’amusant de toutes ces théories du complot qui fleurissent sur Internet et qui sont, comme les sites pornographiques, le triste prix à payer de notre liberté d’expression.

S’il faut sans doute se garder de croire toutes les informations qui remettent en cause les vérités officielles les plus communément admises, il convient aussi d’accorder avec parcimonie notre foi à ceux qui ont le pouvoir d’imposer leurs vues.

Ce n’est pas parce qu’une théorie parait extravagante qu’elle est nécessairement dépourvue de toute vérité, qu’elle n’indique pas la cachette où s’est réfugiée la réalité brute. Ce n’est pas parce que la quasi-totalité des médias partage la même vision du monde, qu’il faut réserver son scepticisme aux positions et aux points de vue alternatifs.

L’histoire n’est pas un bloc de granit où l’on trouverait gravées les vérités d’hier. L’histoire est plutôt une pâte molle qui se déforme au gré des intempéries et péripéties de notre chère humanité.

Accepter une vérité comme une vérité définitive c’est faire oeuvre de curé et non pas d’historien ou de journaliste. Prétendre que celui qui remet en cause une vérité officielle fait nécessairement oeuvre commune avec les révisionnistes et les négationnistes (comme la plupart des grands journaux français se sont empressé de qualifier ceux qui ont osé s’interroger ouvertement sur les événements du 11 septembre) c’est fermer la porte à toute réflexion critique et accepter ce qu’on nous dit comme des articles de foi.

Etre un historien ou un journaliste, c’est faire en permanence un travail d’interprétation à partir d’un faisceau d’indices. Une certaine vérité sur des évènements n’est jamais que le résultat de ce travail.

Un citoyen sceptique, qu’il soit ou non journaliste ou historien, se doit de se poser les questions difficiles sur les événements dont il est témoin, victime ou acteur ; s’il se repose c’est qu’il abdique sa propre liberté et accepte le confort de l’ignorance.

Un citoyen sceptique qui aurait les yeux grands ouverts depuis deux ans, devrait avoir le courage de se poser les questions suivantes et devrait tenter d’y apporter ses propres réponses :

est-il possible que George W. Bush soit devenu président des Etats-Unis d’Amérique par un coup d’Etat entériné par la Cour Suprême américaine ?
est-il raisonnable de penser que certains membres de l’administration Bush aient participé aux attentats du 11 septembre ?

Ces deux questions hantent déjà de nombreux intellectuels et journalistes d’Amérique et d’ailleurs (Gore Vidal -Dreaming War- ; Greg Palast -The Best Democracy Money Can Buy- ; Michel Chossudovsky -Guerre et Mondialisation- ; Nafeez Ahmed -Guerre à La Liberté- ; Michael Moore -Stupid White Men-). Ces intellectuels et journalistes, pour la plupart très réputés dans leur milieu, avant qu’ils énoncent tout haut les troubles de leur conscience face aux événements qui se sont succédés depuis la prise de fonction de l’administration républicaine aux Etats-Unis, sont aujourd’hui considérés comme des parias au sein de leur propre profession.

Il est de notre devoir de leur donner la parole sur notre site, même si leur analyse est controversée. En effet, l’Idiot du Village est aussi un citoyen sceptique qui préfère avoir tort avec les coeurs troublés que raison avec les bonnes consciences.

Guillaume de Rouville

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