Que penser d’un Président américain qui, sans vergogne aucune, exploite les morts du 11 septembre pour obtenir un second mandat ?
Que les géostratèges de Washington aient profité des attentats du 11 septembre pour promouvoir la puissance américaine dans de nombreuses régions du monde, on peut le déplorer et s’y opposer, mais c’est une réaction compréhensible.
En revanche, que l’entourage de George W. Bush décide de lancer la campagne présidentielle de ce dernier, la seconde semaine du mois de septembre prochain, pour faire coïncider les premières manifestations de la campagne Républicaine avec les commémorations du deuxième anniversaire des attentats, c’est proprement indécent. Cela est d’autant plus indécent que le candidat Bush prépare un film, dans lequel il réinvente la journée du 11 septembre et se met en scène dans le rôle du héros qui sauve les USA du cataclysme qui les frappe, alors même que son inaction pendant les événements a intrigué plus d’un observateur. L’indécence frise l’aveu de culpabilité lorsque l’on sait que les familles des victimes se battent, avec acharnement et sans succès jusqu’alors, contre l’administration Bush pour que celle-ci leur donne accès, ainsi qu’aux citoyens Américains, aux éléments de l’enquête conduite par le Congrès sur les défaillances des services de sécurité avant et pendant les attentats.
De quoi est donc capable un Président qui n’éprouve aucune gène à exploiter des événements qu’il n’a pas pu -ou pas voulu- prévenir ? On peut légitimement penser qu’il est sans doute capable et coupable du pire. Et le pire est peut-être à venir.
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