Mise en perspective de l’intervention de Paul Bremer sur NBC

Le 11 septembre 2001 à 12h46 E.T., Paul Bremer fait une intervention en direct sur le plateau de NBC4. L’extrait de cette intervention est visible sur YouTube (ci-dessous) et Google Vidéo [11] :

Mise en perspective

Avec le recul, cette intervention de Paul Bremer est simplement stupéfiante, et dès l’instant où elle est mise en perspective, elle fait apparaître Bremer comme un personnage clé du 11-Septembre et laisse deviner quelque chose qui pourrait ressembler à un « smoking gun », encore un… dans une armurerie déjà bien enfumée :

1 – Au moment de cet événement, Paul Bremer est dirigeant de Marsh & McLennan, leader mondial du conseil en gestion des risques et du courtage d’assurance [1a]. Auparavant, de 1999 à 2000, Bremer a été également président de la commission nationale sur le terrorisme aux Etats-Unis, et depuis les années 70, il évolue dans le sillage de Henry Kissinger dont il a été le bras droit à divers titres [1b].

2 – La société Marsh & McLennan possède des bureaux qui s’étendent du 93e au 100e étage de la tour nord du WTC [2a][2b] (on peut à ce sujet apprécier le pdf de l’organigramme basé sur les compagnies qui occupent les étages de la tour nord, et qui expose certaines ramifications relationnelles en lien avec Paul Bremer [3]).

3 – Suite au premier « crash », la zone d’impact sur la tour nord s’étend du 93e au 99e étage, c’est-à-dire sur toute la hauteur des étages occupés par Marsh & McLennan [4].

4 – 102 minutes plus tard, la tour nord est tombée, à 10h28.

5 – L’intervention de Paul Bremer sur NBC4 a lieu ce même 11 septembre à 12h46 :

• Lorsqu’on visionne aujourd’hui ce document, ce qui surprend aussitôt, c’est à quel point cet homme apparaît détaché par rapport à la situation de crise totale que vit son pays et qu’il est supposé vivre lui-même à titre personnel, en tant que dirigeant d’une société qui vient d’être ravagée par un attentat sans précédent (attentat que personne n’était en mesure de prévoir… nous dit-on officiellement).

• Il est intéressant de constater que la présentatrice regarde sa fiche pour retrouver le nom de son invité qu’elle dit rencontrer pour la première fois. Elle le présente comme un expert en terrorisme et Bremer la reprend aussitôt : Expert en contre-terrorisme…

• Et c’est à ce titre que Paul Bremer déroule ensuite tout le scénario désormais connu : « Ben Laden – Pirates de l’air kamikazes – Organisation terroriste sophistiquée – Défaillance des agences de renseignements – Prendre des mesures pour réformer le système – Terrorisme impliquant la responsabilité de pays et non de groupe (Irak et Iran cités) – Guerre contre le terrorisme – Terrorisme d’un côté, American way of life de l’autre – Et les Américains doivent continuer leur business ! »

• C’est stupéfiant : absolument rien de ce que mentionne Paul Bremer ne sera démenti dans le discours officiel, durant les dix années qui suivront. Tout est déjà là, et le tout en 6 minutes chrono ! (Et dire que personne ne pouvait prévoir une telle attaque surprise…)

7 – Mais le plus insensé est dans l’attitude même du personnage :

A l’heure où Paul Bremer prend la parole, les tours jumelles ont donc disparu depuis à peine 2 heures et les bureaux de la société dont il est responsable aussi : plus de 400 personnes travaillant pour Marsh & McLennan sont portées disparues après l’attaque. Et au final, 295 employés et plus de 60 collaborateurs de sa société seront dénombrées parmi les victimes du 11-Septembre [5]. Cependant, Bremer ne se montre pas affecté un seul instant. Aucune émotion n’effleure dans son comportement. On pourrait presque imaginer qu’il n’est pas au courant… Les deux présentateurs ne précisent pas qu’il dirige Marsh & McLennan ni que cette entreprise a été dévasté dans la matinée (il semblerait qu’à cet instant, ils ne possèdent pas encore l’info, ce qui reste concevable), mais Paul Bremer ne le fait pas savoir davantage… Non ! Les bureaux de la société qu’il dirige sont en poussière et plus de 300 personnes dont il est l’employeur ou le collaborateur viennent d’être assassinées… Et pourtant, il se trouve que cet homme apparaît sur le plateau de NBC4, frais comme la rosée, pour servir en avant première un condensé rhétorique de la mise en application concrète du projet pour un nouveau siècle américain. C’est juste extravagant !

8 – En mai 2003, Paul Bremer sera nommé au poste de gouverneur de l’Irak occupé (ou proconsul, ou administrateur civil, c’est selon… En fait, il s’agit du plus haut poste occupé par un civil américain en Irak). Son mandat sera par beaucoup jugé désastreux, essentiellement orienté vers les profits des compagnies privées des occupants et caractérisé par une corruption massive [6a][6b]. Naomi Klein le résume ainsi de façon lapidaire : « en Irak, il n’y avait ni négociation, ni accord, il n’y avait que Paul Bremer, avec son costume d’homme d’affaires et ses bottes militaires… » [6c]

9 – En juin 2004, Paul Bremer quitte ce poste et en 2005, un rapport officiel de l’inspecteur général pour la reconstruction de l’Irak signalera effectivement la disparition en fraudes, corruption et autres malversations de 9 milliards de dollars qui étaient précisément destinés à la reconstruction de l’Irak [7a][7b].

10 – En décembre 2004, Paul Bremer reçoit néanmoins des mains de Georges W. Bush la Médaille Présidentielle de la Liberté, la plus haute distinction civile aux Etats-Unis, usuellement accordée pour « une contribution spécialement méritoire à la sécurité ou les intérêts nationaux des États-Unis, la paix mondiale, culturelle ou dans autres importantes initiatives publiques ou privées. » [7c] Et aujourd’hui, bientôt dix ans après le 11-Septembre, si Paul Bremer a officiellement quitté ses bottes militaires, il ne manque pas de garder son costume d’homme d’affaires, en particuliers dans le domaine très lucratifs de la sécurité stratégique et militaire [1b].

Paul Bremer reçoit la Médaille Présidentielle de la Liberté des mains de Georges W. Bush en déc. 2004

3 rôles distincts

Dans la trame du récit qui se développe à partir du 11 septembre 2001, Paul Bremer endosse donc à lui seul 3 rôles parfaitement distincts et cependant tous aussi primordiaux les uns que les autres :

• Rôle n°1 : Bremer est le dirigeant d’une entreprise majeure occupant des bureaux dans le WTC à l’endroit même du premier crash (par une « coïncidence » qui reste à étudier) et cette entreprise, Marsh & McLennan, dénombre le plus grand nombre de victimes après Cantor Fitzgerald.

• Rôle n°2 : Bremer est d’autre part un des personnages clés qui intervient le jour même en direct sur un grand network et qui, dans la faille du séisme émotionnel des attaques, désigne immédiatement Ben Laden comme responsable, tout en cristallisant l’attention des médias sur les principes fondamentaux du discours officiel.

• Rôle n°3 : Enfin, ce même Bremer devient 18 mois plus tard, le patron de l’occupation américaine en Irak, faisant valoir les intérêts de compagnies privées de la coalition et laissant le champ libre à une corruption spectaculaire.

La mise en perspective de tous ces faits est en elle même assez claire pour qu’une fois de plus, on puisse être surpris qu’aucun journaliste de médias traditionnels ne se soit penché un instant sur ce qu’elle pourrait signifier. Mais pour ce qui concerne le 11-Septembre, on sait à quel point tabou et omerta sont les deux mamelles de la censure totale dans ce domaine.

Petite spéculation

Pour ma part, je me permettrai simplement une petite spéculation concernant un aspect qui émerge de cette trame : En me basant sur l’hypothèse selon laquelle le 11-Septembre serait une opération de « False Flag Terrorism » (terrorisme maquillé), le fait que Paul Bremer soit présent dans les médias le 11 septembre 2001 pour distiller le discours officiel, et que pour ce faire il soit contraint d’éluder sa position de « victime » centrale de l’événement, ce grand écart improbable, digne des plus belles figures de Jean-Claude Van Damme, me laisse supposer que le nombre de personnes impliquées dans cette opération est assez réduit. Mais ce n’est là, bien entendu, qu’une spéculation…

Bizarrerie

Pour finir, voici un autre élément particulièrement insolite concernant cet épisode lié à Paul Bremer et de mon point de vue, cette bizarrerie défie l’entendement (comme tant d’autres faits concernant le 11-Septembre, semble-t-il…) :

Dans une interview à CNN, le 14 septembre 2001, dont la transcription est disponible sur le site de la chaîne [8]. Bremer déclare que les bureaux de sa compagnie Marsh & McLennan sont situés dans la tour SUD et que la plupart des employés disparus se trouvait dans cette tour SUD au niveau et au dessus du point d’impact du DEUXIEME avion. Ces propos sont repris par l’intéressé dans une autre interview le même jour sur la chaîne CBC, visible sur YouTube [9]. Et ces informations sont récupérées dans la rédaction américaine de la page wikipedia consacrée à Bremer [1b] ainsi que dans d’autres papiers (On notera en passant que dans les deux interventions du 14/9, Bremer choisit de se montrer soudain plus affecté que 3 jours auparavant, au point de surprendre le présentateur de CBC qui reste sans voix).

Voici une incohérence majeure dont la cause m’échappe : La plupart des informations disponibles par ailleurs situent les bureaux de Marsh & McLennan dans la tour NORD du WTC, touchée par le PREMIER avion entre le 93e et le 100e étage [2a-2b-3] et le rapport NIST le confirme en mentionnant : « L’avion s’est dirigé pratiquement tout droit vers la tour NORD, incliné approximativement de 25 degrés à gauche (i.e. l’aile droite plus élevée que l’aile gauche) et est descendu à un angle d’environ 10 degrés à l’impact. Se déplaçant à environ 700 kms/h, le nez percuta l’extérieur de la tour au niveau du 96ème étage. L’avion a fait une entaille de plus de la moitié de la largeur du bâtiment et qui s’étendait du 93ème au 99ème étage. Tous ces étages étaient occupés par Marsh & McLennan, une compagnie d’assurance internationale, qui occupait également le 100ème étage [10]. » De plus, je ne trouve nulle part de référence aux étages qu’occuperait Marsh & McLennan (à moins qu’il s’agisse de filiales, mais lesquelles ?) dans la tour sud, et surtout pas au niveau ou au dessus du point d’impact, comme le déclare Bremer.

Pourquoi diable Paul Bremer déclare-t-il cela ? Est-il concevable que ce haut responsable puisse confondre les tours nord et sud, dans de telles circonstances et à plusieurs reprises ? Quelle est donc la raison – ou la raison d’être – de cette confusion ?

Trois questions parmi tant d’autres.

 

Références :

 

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